Décès - Hommage à Monsieur Alain Boutonnet

Hommage à Monsieur Alain Boutonnet
Monsieur Alain Boutonnet nait en Algérie à Orléansville en 1932.
Son père qui y exerce les fonctions de commandant de gendarmerie sera affecté à Foix l'année suivante puis à Privas où il restera en fonction pendant toute la durée de la guerre.
De retour en Algérie avec ses parents en 1945, à Bône puis Constantine, Alain qui a suivi des études supérieures et a bénéficié d'un sursis est incorporé comme EOR le 1 juillet 1957.
Il reçoit une formation initiale au camp du Lido, près d'Alger, puis à Saumur.
Il est ensuite affecté en Kabylie et les Aurès dans la région de Sétif. Il restera marqué à vie par la cruauté de cette période qu'il a vécu comme un combat fratricide.
Toujours en Algérie, il occupera ensuite des fonctions d'officier de renseignements jusqu'à sa démobilisation en fin d'année 1959.
Il entre alors dans l'éducation nationale qui l'affecte comme instituteur, ainsi d'ailleurs que son épouse Colette, dans une mechta, un petit village dénommé Crescia, à une trentaine de kilomètres au sud d'Alger.
Cette période heureuse, où ils donneront aux jeunes arabes du village avides d'apprendre leurs premières notions de lecture, d'écriture et de calcul, s'achève brutalement le 10 juin 1962 où sur ordre de l'armée et avec sa protection lui et sa famille ont deux heures pour boucler leurs valises et être évacués et rapatriés en France.
En attendant sa désignation pour un établissement scolaire en France, Alain Boutonnet et sa famille résident chez des parents à Salies de Béarn.
Titulaire d'une licence en mathématiques il finit par recevoir, après quelques péripéties, une affection dans l'Aube où l'inspecteur d'académie n'est autre que son ancien professeur de Français.
C'est ainsi que pendant près de trente ans il exercera les fonctions de professeur de mathématiques au collège de Sainte Savine, au lycée Marie de Champagne à Troyes et enfin au collège de la Chapelle Saint Luc. Cette belle carrière dans l'enseignement lui vaudra de recevoir les palmes académiques.
En parallèle, Alain Boutonnet s'engagera au service de ses concitoyens en exerçant trois mandats de conseiller municipal à la Rivière de Corps et en présidant pendant 10 ans l'Association Auboise d'Aide aux Victimes d'Infractions et de Médiation Pénale.
Sur proposition du ministère de la Justice, il sera fait chevalier de la Légion d'honneur en 2005.
Il rejoint aussitôt la section de l'Aube de la S.M.L.H. où il exercera pendant six ans les fonctions de président du comité de la Forêt d'Othe.
Selon le voeu qu'il a exprimé, les cendres d'Alain Boutonnet seront dispersées en Méditerranée. Il sera ainsi pour l'éternité en union avec les deux pays qui occupaient tout son coeur : la France et l'Algérie.